Dans cette série, des tunnels circulaires apparaissent dans l’obscurité la plus totale. Infrastructures à la fois connues et étrangement énigmatiques elles deviennent des objets de contemplation. Détachées de leur fonction, ils évoquent d’autres récits, plus symboliques, plus ambigus. Ces photographies jouent alors d’un paradoxe visuel : entièrement vides mais traversées de lumière, ces tunnels semblent suspendus entre deux mondes. L’éclairage interne ne révèle pas le lieu, il le suggère. Il ne guide pas vers une sortie, mais maintient le regard entre attraction et incertitude. Le tunnel devient alors une forme de seuil, une architecture du passage sans certitude sur ce vers quoi il mène.
Par leur circularité, leur répétition et leur immersion dans le noir, les lieux activent l’imaginaire collectif de la « lumière au bout du tunnel ». Ils convoquent une dimension introspective et peuvent être perçus autant comme des figures d’espoir que comme des formes d’isolement. Ce flou sémantique fait partie intégrante de la série qui interroge notre rapport au progrès, à l’attente et à la projection.

2024 / Photographie numérique (Nikon D850) / Dimensions variables
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