ANTENNA est une série composée d’infrastructures de télécommunication.
Ces objets à l’esthétique futuriste se dressent dans le paysage comme autant de balises d’un pouvoir invisible. Au-delà de leur fonction apparente (transmettre, relier, capter), ces antennes incarnent un système d’organisation technique du monde qui engage des formes de surveillance diffuses. À travers elles, la circulation des données est indissociable d’une logique de contrôle puisqu’elles rendent possibles une vision à distance, un savoir sans exposition.
Deleuze et Guattari décrivent une mutation du pouvoir à l’ère des technologies de l’information 1. Ils évoquent l’idée d’un sujet devenu composant de la machine éclaire les formes d’assujettissement contemporaines, fondées sur la captation de données, de comportements, d’attentions, et sur la modulation des possibles. Le pouvoir ne se contente plus de surveiller : il modèle en profondeur les structures de désir et d’action.
Ces objets à l’esthétique futuriste se dressent dans le paysage comme autant de balises d’un pouvoir invisible. Au-delà de leur fonction apparente (transmettre, relier, capter), ces antennes incarnent un système d’organisation technique du monde qui engage des formes de surveillance diffuses. À travers elles, la circulation des données est indissociable d’une logique de contrôle puisqu’elles rendent possibles une vision à distance, un savoir sans exposition.
Deleuze et Guattari décrivent une mutation du pouvoir à l’ère des technologies de l’information 1. Ils évoquent l’idée d’un sujet devenu composant de la machine éclaire les formes d’assujettissement contemporaines, fondées sur la captation de données, de comportements, d’attentions, et sur la modulation des possibles. Le pouvoir ne se contente plus de surveiller : il modèle en profondeur les structures de désir et d’action.
Cette logique s’incarne dans l’histoire du site photographié : un téléport construit pour les premières expérimentations de télécommunications par satellite (notamment avec Telstar) et acteur de la première transmission télévisée en mondovision en 1962. Aujourd’hui désaffecté (le centre a été fermé en 1999), ce site conserve pourtant son aura.
Surgissant dans la nuit, ces antennes semblent résister à leur propre obsolescence, comme les vestiges utopiques d’un monde connecté. Elles deviennent les marqueurs ambivalents d’un pouvoir spectral : ni tout à fait actif, ni totalement disparu. Les photographies qui en résultent questionnent la transition d’un pouvoir disciplinaire vers une logique de contrôle, où la transmission agit comme un levier d’asservissement intégré.
Surgissant dans la nuit, ces antennes semblent résister à leur propre obsolescence, comme les vestiges utopiques d’un monde connecté. Elles deviennent les marqueurs ambivalents d’un pouvoir spectral : ni tout à fait actif, ni totalement disparu. Les photographies qui en résultent questionnent la transition d’un pouvoir disciplinaire vers une logique de contrôle, où la transmission agit comme un levier d’asservissement intégré.
Dans ce contexte, les antennes incarnent une tension entre l’ultra et l’infra, un paradoxe entre le sonore et le visible. Elles captent et diffusent des signaux et des fréquences qui échappent à nos sens. Les lieux deviennent alors le théâtre d’une mémoire technique révélant la persistance silencieuse et invisible des algorithmes.
1. Gilles Deleuze et Félix Guattari, Mille plateaux. Capitalisme et schizophrénie 2, Minuit, 1980
2023 / Photographie numérique (Nikon D850) / Dimensions variables







